Par Peter Lewis

Comme d’habitude, vous avez envoyé votre déclaration de revenus dûment timbrée avant minuit le 30 avril. Et maintenant, vous surveillez la boîte aux lettres avec de plus en plus d’intérêt chaque jour, dans l’attente de l’arrivée de cette enveloppe brune du « gouvernement du Canada » avec ce petit morceau de papier jaunâtre qui s’affiche dans la fenêtre… celle où figure votre nom. Et, à l’intérieur, il s’avère que le petit papier est en fait un joli chèque bien gras !

Un cadeau de l’Agence du revenu du Canada ? Non, en fait, c’est simplement votre argent qui vous est remboursé après que le gouvernement vous l’ait « emprunté », soit les taxes que vous avez payées en sus pendant plusieurs mois. Mais qui s’en préoccupe ?… c’est une aubaine, et vous êtes uniquement en train de penser comment vous pourriez le dépenser !

Pourrait-on vous suggérer de patienter quelques secondes, avant que vous ne jetiez votre dévolu sur quelque chose dont vous n’avez pas vraiment besoin ? Pourquoi ne pas penser à une meilleure utilisation de cet d’argent en l’investissant au profit de personnes que vous aimez, comme vos enfants ou petits-enfants, ou même vos nièces ou vos neveux ?

Pourquoi ne pas penser à l’éventualité de commencer un régime enregistré d’épargne-études pour ces enfants (ou cotiser à un régime existant) ?

Vous êtes certainement pleinement conscient de ce que sont les REEEE, mais si vous n’en avez pas commencé un, voici pourquoi vous devriez :

  • Selon Statistique Canada, la moyenne nationale des seuls droits de scolarité à l’université (sans compter les frais de résidence et les autres coûts) est aujourd’hui au Canada d’environ 4 400 $. Le coût peut s’élever à plus de 14 000 $ par an lorsque sont ajoutés les frais de résidence et les autres dépenses. Avec un taux annuel d’accroissement de 5 %, ces droits et les frais de subsistance pourraient s’élever à un total de plus de 120 000 $ pour un enfant né aujourd’hui et s’inscrivant à un programme d’études universitaires de quatre ans en 2024 !
  • Ce n’est cependant pas un secret que les études postsecondaires sont devenues une priorité plus importante pour les étudiants canadiens au cours de ces dernières années. Une étude de 2002 de Ressources humaines et développement des compétences Canada estimait que plus de 70 % des nouveaux emplois créés au Canada exigeait, sous quelque forme que ce soit, des études postsecondaires.

Heureusement, l’opportunité de continuer des études collégiales ou universitaires est devenue plus accessible, et le fardeau financier réduit grâce à l’existence des REEE et des programmes gouvernementaux qui les bonifient.

Pour ceux qui n’y sont pas familiers, il existe deux types de REEE : certains appelés régimes « individuels », que vous pouvez ouvrir auprès d’une banque ou d’une institution financière, et gérer à votre guise ; ou bien, les régimes collectifs qui « mettent en commun » vos cotisations avec celles d’autres cotisants dans une grande fiducie. Les deux types de régimes placent votre argent, et l’impôt sur le revenu est reporté jusqu’à ce que l’étudiant (le bénéficiaire du régime) commence ses études postsecondaires. Il se peut qu’un REEE ne couvre pas tous les coûts éventuels d’un programme d’études de quatre ans menant à un diplôme, mais avec des cotisations régulières sur un certain nombre d’années, il favorisera sûrement la gestion des dépenses.

Commencer un REEE est très facile, vous pouvez le faire avec une petite cotisation, ou avec une bonne partie de ce remboursement d’impôt sur le revenu de 2006 ! Ou bien, si vous êtes une famille admissible au Supplément de la prestation nationale pour enfants, vous pourriez peut-être commencer un régime, en utilisant simplement le Bon d’études canadien de 500 $ offert par le gouvernement.

Et, si vous cotisez à un REEE, vous pouvez également recevoir la Subvention canadienne pour l’épargne-études (SCEE). À l’échéance du régime d’épargne-études, la SCEEE pourrait vous procurer pas moins de 7 200 $ d’épargne supplémentaire.

Si vous vivez en Alberta, il existe des subventions provinciales supplémentaires dont vous pouvez tirer profit… Et un crédit d’impôt pour les études devrait être disponible bientôt pour les résidents du Québec.

Pour obtenir davantage de détails sur toutes les subventions et toutes les options, il convient de vous entretenir avec votre conseiller financier ou un représentant en plans de bourses d’études. Vous pouvez également consulter le respdac.sidetrail.com pour obtenir davantage d’informations sur les régimes collectifs.

Cependant soyez diligent avant d’encaisser votre chèque de remboursement d’impôt. Si vous l’utilisez judicieusement maintenant, et le consacrez à un REEE destiné aux tout-petits de votre famille, la valeur réelle de cet argent vous surprendra lorsque, dans quelques années, ils franchiront les portes du collège ou de l’université… grâce à la décision « étudiée » que vous prenez aujourd’hui !

Peter Lewis est président du conseil de l’Association des distributeurs de régimes enregistrés d’épargne-études du Canada.