Par Peter Lewis

Je l’ai remarqué, littéralement, le lendemain d’Halloween : la musique de Noël, flottant doucement en provenance des haut-parleurs d’un grand magasin-entrepôt des banlieues de la ville, alors que j’étais allé acheter une pile de montre. Mais, après m’être dit intérieurement « grand Dieu, bientôt la musique de Noël commencera le lendemain de la Fête du travail! »… cela m’a rappelé que, comme ils le font chaque année à cette période, les grands-parents de mes enfants appelleraient bientôt pour demander ce qu’ils pourraient bien offrir aux enfants pour Noël.

Et, comme nous le faisons chaque année en guise de réponse, ma femme et moi nous regarderons l’un l’autre, hausserons les épaules et dirons : « on vous rappellera à ce sujet ».

Mais, alors que j’attendais que le vendeur rapporte la pile, j’ai eu soudain une idée de génie. Au lieu d’acheter des jouets, des vêtements ou des gadgets électroniques auxquels les enfants s’intéresseront et dont ils se souviendront, en tout et pour tout, pendant trente secondes le jour de Noël, les grands-parents pourraient utiliser autrement l’argent destiné aux cadeaux, en le versant dans le régime enregistré d’épargne-études de nos enfants (REEE) !

Bien sûr, ça n’est pas un cadeau très « visible ». Mais je peux vous assurer qu’il aura plus de valeur, plus de sens et un résultat plus positif pour chacun des enfants qu’une quelconque poupée, qu’une écharpe ou qu’un jeu Xbox. Il aidera à procurer des études postsecondaires à tous nos enfants ou à quelques-uns d’entre eux qui choisiraient d’aller plus loin que le secondaire, ce que ma femme et moi souhaitons pour chacun d’entre eux.

Les REEE existent depuis de nombreuses années, mais leur popularité a fait un bond en avant en 1998, lorsque le gouvernement du Canada a introduit la Subvention canadienne pour l’épargne-études. La SCEE bonifie d’au moins 20 cents chaque dollar épargné pour les études d’un enfant (sur la première tranche 2 500 $ épargnée chaque année), et même davantage selon le revenu familial. La subvention maximale pendant la durée de vie d’un REEE est de 7 200 $.

En 2004, le gouvernement fédéral a ajouté le Bon d’études canadien afin d’aider encore davantage les familles à plus faible revenu. Si l’enfant est né après le 31 décembre 2003 et que la famille perçoit le Supplément de la prestation nationale pour enfants (SPNE : un supplément à la Prestation fiscale canadienne pour enfants, pour les familles à plus faible revenu), le gouvernement du Canada contribuera à hauteur de 500 $ dans le REEE de l’enfant la première année, et 100 $ de plus pour chaque année suivante si la famille est toujours admissible au SPNE.

Au même moment, le Québec et l’Alberta ont créé leur propre programme pour aider les parents à épargner aux fins des études postsecondaires de leurs enfants.

Il y a principalement deux types de REEE. Les deux donnent la possibilité de mettre de l’argent de côté aujourd’hui, et de ne pas payer d’impôt sur cet argent jusqu’à ce qu’il soit retiré dans le futur.

Les régimes appelés « autogérés » peuvent être établis par les banques, les sociétés de fonds communs de placement et autres établissements financiers ; avec ces régimes, vous, l’investisseur, déterminez de quelle manière l’argent sera investi, et contrôlez la fréquence des cotisations au régime.

Le second type de REEE est le régime « collectif ». Dans celui-ci, vous effectuez des cotisations consistantes et planifiées. Vos fonds sont mis en commun avec d’autres cotisants et sont gérés par une fondation sans but lucratif. Si des cotisants devaient annuler leur participation au régime, ils seraient remboursés de leurs cotisations d’origine (moins les frais), mais les intérêts issus de leur placement demeureraient dans le fonds commun au profit de ceux qui y restent. Cela correspond à un programme d’épargne « discipliné ».

Lorsque vos enfants sont prêts à poursuivre leurs études collégiales ou universitaires (ou des cours de formation technique reconnus), les subventions gouvernementales et le revenu gagné par le régime commencent à réapparaître sous la forme de Paiements d’aide aux études. Ceux-ci sont imposables, mais au taux d’imposition de l’enfant, qui dans la plupart des cas signifie qu’il y a peu ou pas d’impôt à payer.

Avec des droits de scolarité et des frais de subsistance qui aujourd’hui s’élèvent entre 12 000 et 15 000 $ en moyenne, il n’est pas improbable qu’au cours des 10 ou 15 prochaines années, un programme d’études universitaire de quatre ans menant à un diplôme coûte plus de 70 000 $. Un REEE débuté aujourd’hui et arrivant à échéance dans quinze ans ne couvrira peut-être pas tous ces coûts, mais il pourrait participer amplement à faire du rêve d’études postsecondaires une réalité. Et, étant donné que vous et vos enfants savez que l’argent est destiné à ce but précis, cela pourra aider tout un chacun à se concentrer avec plus d’ardeur sur cet objectif.

Si vous ne possédez pas de REEE pour vos enfants, ou petits-enfants, pensez à en discuter avec un conseiller financier ou le représentant en plans de bourses d’études d’une société spécialisée en REEE collectifs. Pour trouver une liste de ces derniers, visitez respdac.sidetrail.com.

Et bien qu’il soit un peu tôt pour moi pour le dire… je vous souhaite néanmoins un joyeux Noël !

Peter Lewis est président du conseil de l’Association des distributeurs de régimes enregistrés d’épargne-études du Canada, et père de six enfants !